Faut-il encore acheter un véhicule diesel ?

Les véhicules diesel sont les plus répandus sur le marché français, mais depuis quelques années le diesel perd du terrain. Malmené depuis ces dernières années par les écologistes, les restrictions, les prix moins intéressants à la pompe et les scandales, le diesel a-t-il encore un avenir ? Est-il encore raisonnable d’acheter une voiture diesel ? Certains constructeurs y croient encore et beaucoup d’automobilistes se laissent encore séduire par les nombreux atouts du diesel. Faisons un tour d’horizon pour comprendre pourquoi.

En France, le nombre de véhicules diesel est plus important que les autres types de véhicules. Il représente environ 60% du parc automobile. L’offre de véhicules diesel est donc assez conséquente.
En outre, les nombreuses taxes, les interdictions de circulation dans certaines villes comme Paris, les polémiques autour du diesel ont fait chuter la demande de voitures diesel en France ces dernières années. Cependant, nous pouvons observer deux types de marché : celui des petites voitures où peu de voitures diesel sont encore vendues et celui des plus grosses voitures comme les SUV ou les compactes où le marché du gazole continue de vendre. La demande dépend aussi du lieu de résidence, urbain ou rural.
C’est pourquoi, sur certains modèles diesel la demande est plus faible alors que l’offre est forte, ce qui tire les prix du marché vers le bas sur ces modèles. Pour les autres modèles, plus gourmands en énergie, il existe bien une demande.
Entre 2008 et 2018, les ventes de voitures diesel n’ont cessé de décroître en passant 78% de part de marché à 38,9%. Une évolution qui a été en faveur des véhicules essence, étant donné que les hybrides, les électriques ou autres énergies représentent encore des ventes marginales. Selon les projections, cette tendance va s’inverser en 2020 pour repartir à nouveau à la hausse, et ce pour diverses raisons que nous allons évoquer.

Pendant longtemps, la politique fiscale sur le carburant était plus avantageuse pour le diesel que pour l’essence. Depuis la fin de l’année 2018, la tendance a évolué et le prix du diesel se retrouve pratiquement au même niveau que l’essence. Le choix du diesel ou de l’essence ne doit donc plus se faire sur le prix à la pompe mais sur d’autres critères. Néanmoins, ce qui ne change pas c’est qu’à des distances équivalentes parcourues et pour un même type de conduite, un véhicule diesel a tendance à moins consommer qu’un véhicule essence.

Malgré les progrès réalisés sur les moteurs essence, ces derniers ne sont pas encore capables d’atteindre les performances des moteurs diesel dans certains domaines.
Pour les gros rouleurs qui parcourent beaucoup de kilomètres par jour ou par an et qui voyagent régulièrement avec leur voiture, le diesel reste plus avantageux. En effet, sur un modèle équivalent les bénéfices entre l’acquisition d’un véhicule essence et diesel peuvent s’observer à partir d’un certain nombre de kilomètres parcourus.
Sur certains types de véhicule le choix du moteur diesel peut être plus judicieux. Prenons l’exemple des SUV qui sont pénalisés par leur poids et leur aérodynamisme qui est moins performant que sur un autre modèle plus petit ou que sur une berline. Pour un même modèle, la consommation de carburant est inférieure entre un diesel et une essence et peut varier de 2 à 4 L/100 km.

Les moteurs diesel ont évolué au cours des dernières années avec des progrès majeurs sur les émissions de polluants. Les nouvelles normes Euro et le protocole RDE qui mesure l’émission de polluants en usage réel, a obligé les constructeurs à fabriquer des véhicules plus propres. Ces nouveaux véhicules diesel, équipés de systèmes antipollution, émettent de faibles taux de polluants (oxydes d’azote et particules). En 10 ans, de la norme Euro 4 à Euro 6, des réductions significatives ont été réalisées. Les émissions de NOx (oxydes d’azote) ont réduit de 56% et les particules ont été divisées par 5.
Pour atteindre ces résultats, les constructeurs ont amélioré le filtre à particules et ont installé un système antipollution utilisant de l’Adblue pour éliminer les oxydes d’azote.
De ce fait, les nouveaux moteurs diesel s’avèrent moins polluants en termes de polluants locaux. Ces nouvelles motorisations diesel seraient à l’utilisation plus respectueuses de l’environnement en émettant 15% d’émission de CO2 en moins que les moteurs essence.

A partir cette année 2020, les constructeurs doivent faire face à un défi majeur. Ils devront respecter des normes sur les émissions de CO2 basées sur la moyenne des émissions des voitures vendues en Europe sur l’année. En cas de dépassement de ces normes, les constructeurs automobiles risquent de lourdes pénalités qui peuvent atteindre des centaines de millions d’euros. C’est pourquoi chez de nombreux constructeurs des cellules spéciales ont été créées pour suivre le niveau moyen de dioxyde de carbone. C’est le cas du constructeur PSA qui a mis en place un Comité CO2 chargé de suivre mensuellement leur valeur moyenne de CO2. D’une manière générale, les constructeurs ont donc intérêt à favoriser les ventes de véhicules moins polluants en dioxyde de carbone. Ainsi, ils devront privilégier les ventes de voitures diesel au détriment des voitures essence. Malgré l’évolution croissante des véhicules électriques et hybrides, les constructeurs devront encore soutenir les ventes de diesel pour atteindre leurs objectifs. De ce constat, et pour les nombreux avantages qu’offre le gazole, la part des véhicules diesel devrait donc augmenter même s’il faut noter le caractère parfois volage des consommateurs.

En résumé, malgré les controverses autour du diesel, il est encore possible d’envisager, pour les consommateurs, d’acheter une voiture avec une motorisation diesel suite aux nombreux progrès. Le marché des électriques et hybrides est encore jeune et le diesel a donc toujours sa place pour certains utilisateurs et ce pour de bonnes raisons.

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